Être conscient commence par le discernement des perceptions, des sensations et des ressentis qui consistent à identifier les situations pour être capable de réagir. Être conscient, c’est percevoir le monde : « je perçois le monde qui m’entoure ».
Être conscient, c’est également être conscient de soi par la perception de soi : « je perçois ma présence dans le monde que je perçois ». La conscience fait l’expérience de sa réalité quand ses perceptions font l’expérience de son corps, de ses émotions et de ses besoins.
La conscience est donc une attention concrète portée à soi au présent.
Elle se réalise par la pensée et apparaît à chaque rapport au monde : « ma conscience accompagne chacune de mes perceptions et chacune de mes pensées, elle considère la réalité dont je fais l’expérience à chaque instant ». La conscience est également pensée d’intention permettant l’anticipation de ce qui va advenir, dans le sens que « les pensées que je forge et les actes que je réalise dans le présent engagent un avenir possible ».
La conscience différencie ses perceptions lorsqu’elle leur attribue un mot et un sens qui forment ensemble une pensée. La perception de soi : « pourquoi je ressens ? » et la reconnaissance des sensations engagent alors la pensée par une représentation (image mentale) de la réalité par sa description : « qu'est-ce que je ressens ? ». La conscience est donc une représentation et une résonance du corps : « ma pensée pense le corps qui l’héberge ».
D’après Descartes, « je pense, donc je suis », la conscience est la pensée qui pense qu’elle est (existe) : « je suis une pensée dans un corps ». La conscience se construit donc sur les pensées qu’elle créé.
Au cours de sa vie, chaque individu s’entoure d’une multitude de pensées constituant un réservoir de schémas auquel il s’abreuve inlassablement (mémoire). Ce récipient se remplit de nouvelles pensées et se renforce à mesure qu’il le garnit. La conscience reste normalement fluide mais les pensées qu’elle contient peuvent la figer et la soumettre aux contenus émotionnels et symboliques (sentiments) qu’elle a construits. Ainsi, lorsque les pensées s’imposent à la conscience, elles l'empêchent de percevoir la réalité derrière le voile de plus en plus opaque de ses obsessions, de ses idéalisations ou de ses angoisses.