Étant associée à une modification visible et perceptible de l’espace corporel, l’empreinte émotionnelle est une communication concrète exprimant le récit instantané d’un état particulier de soi.
On constate que l’émotion nécessite la présence réelle ou symbolique de l’autre pour s’exprimer, elle est donc interdépendante d’un lien affectif.
Par conséquent, l’émotion est la manifestation d’un mouvement intense de soi vers l’autre [ je vis – tu vis ] et, par voie de réciprocité, de l’autre vers soi [ tu vis – je vis ].
L’émotion établit ainsi une correspondance affective (affinité) entre les personnes : « je suis content ! » - « moi aussi ! ».
En signifiant la nature de la relation à l’autre par les démonstrations de rire, d’excitation, de pleurs, de rougissement, d’agitation ou de sérénité, les émotions sont particulièrement transmissibles (contagieuses) et manifestent la forme du contact relationnel : conjonction (sympathie), disjonction (antipathie) ou reconnaissance (empathie).
Elles permettent ainsi la description et la compréhension d’une communication : « je me sens bien (sensation) avec toi, je suis joyeux (émotion) de te voir, j’aime (sentiment) ta présence » et initient leur régulation (équilibrage).
L’émotivité qui naît avec l’individu représente donc l’interaction psycho-corporelle originelle avec autrui, elle est le lien primordial qui rend la relation [ tu vis – je vis – tu vis ] et la conscience de soi [ je suis ] possibles.
En formant l’ensemble des connexions instinctuelles symboliques reliant le mental et le corps, la fonction émotionnelle constitue le prolongement de la pensée dans le champ corporel.
Comme elles instaurent un lien étroit et remarquablement sensible à l’environnement (ambiance), les émotions déterminent le contact de l’être avec son corps et avec le monde.