La fonction émotionnelle est un détecteur psycho-sensoriel extrêmement sensible qui perçoit l’ambiance de l’environnement, recueille les conditions et les données qui déterminent la survenue et la charge (force) de son jaillissement.
Cette antenne intuitive permet des réactions d’adaptation définies par la nature et la forme de la relation de soi avec son milieu.
Les émotions sont donc des éléments psychiques constamment sollicités par la vie.
Elles dirigent les (ré)actions et illustrent exactement la construction des pensées : « je m’ennuie », « j’ai peur », « je suis content », « je suis dégoûté », « je suis rassuré », « je suis joyeux » sont des exemples de verbalisation d’expériences émotionnelles fondamentales.
La volonté d’exprimer l’émotion sincèrement est une affirmation de soi qui engage une interaction humaine susceptible de remédier à une insatisfaction (besoin) ou à une défaillance des conditions de la relation (communication).
L’aménagement de la nature relationnelle par une communication bienveillante établit une interaction affective.
« J’imagine une situation relationnelle dans laquelle autrui se sent agacé. Devant l’expression de son saisissement émotionnel, je régule ma propre réponse émotionnelle (empathie) en exposant simplement ce que je perçois (sensation), ressens (observation, écoute) et pense (raisonnement). La raison pour laquelle j’exprime mes perceptions et mon sentiment (affirmation de soi) prend racine sur l’intention de favoriser une relation sincère et bienveillante malgré les conditions émotionnelles imparfaites (jaillissement de colère) de la relation ».
La faculté d’écoute des émotions de l’autre provoque alors leur changement d’état par la modification des représentations et sentiments qui lui sont reliés : « je sens que tu me comprends, tu perçois mon insatisfaction et écoutes mes besoins, à présent j’essaye de comprendre la raison de ma colère ».
La forme empathique de l’écoute relationnelle est le discernement de l’émotion d’autrui : « la peur des araignées te fait-elle frémir parce qu’elles ont de longues pattes et un corps multicolore ? » qui engage une compréhension authentique et inédite des émotions en facilitant la verbalisation des sentiments les ayant créées et des représentations associées : « j’ai peur des araignées car elles rentrent dans les oreilles pour écouter les pensées ».
En tant qu’objets variables et dynamiques, les émotions peuvent alors être régulées par leur interprétation : « ma terreur s’est d’abord transformée en peur puis réduite en simple appréhension ».
L’écoute d’un entourage sensible et bienveillant soutient une communication dont le rôle est de corriger les représentations sous-jacentes et à écarter les sentiments discordants.
L’accueil de l’émotion induit sa décorporation (symbolisation par sa verbalisation) pour réaménager le rapport à soi-même : « ton interprétation (compréhension) de ma peur des araignées m’a permis de m’accorder avec mes sensations et de les accepter ».
L’espace de contact relationnel permet ainsi la symbolisation d’une émotion en sentiment ou sa transformation par une autre : « les araignées me font rire depuis que tu m’as appris qu’elles sont sourdes ».
