Par sa proximité et son contact avec l’environnement, l’être s’accomplit par son rôle (réalisation) et ses choix (volonté) en ayant le sentiment de l’utilité de sa contribution au monde.
Lorsque l’individu se jette dans le monde par ses pensées et ses comportements, la conscience et la présence de l’autre l’individualisent (moi – autrui – moi) par sa reconnaissance en tant qu’être.
Se réalisant par ses actions, l’être conscient (le moi) part à la quête (conquête) du sens de sa vie, il appelle (attraction) la chose qu’il cherche et la réalité qu’il attend.
L’émotion étant la projection instantanée de soi dans une relation singulière au monde, son activité relationnelle (émotionnelle) est ainsi une projection de son monde subjectif intérieur dans le monde subjectif de l’autre, concrétisant les besoins de réalisation de sa personnalité et de son affirmation personnelle.
Exister dans le monde en soutenant l’émergence des projections développe la sociabilité, les compétences et la lucidité de son intelligence (discernement).
La projection signifie jeter en avant, essentiellement définie par le déplacement d’un objet (d’une partie) d'un espace à un(e) autre.
La projection consiste alors à transposer un élément de son espace psychique intérieur (désir, sentiment, croyance) sur un objet extérieur (un individu) : « je t’aime ».
La projection de soi est entendue dans le sens de la manifestation d’une chose hors d’un individu, de ce qui est jeté au dehors (extériorisé) : « je dis ce que je pense » par opposition à ce qui est retenu en soi (intériorisé) : « je te parle sans pouvoir exprimer mes sentiments » car elle établit, par ce mouvement, une correspondance et un lien entre le monde interne et le monde externe : « depuis que je me suis exprimé, ma conscience est disponible pour penser à d’autres choses ! ».
Le mécanisme projectif est un dispositif mental et relationnel qui entraîne une proximité avec la vie et l’environnement.
En tant que transposition d’une partie de soi et partage des perceptions, les projections émotionnelles sont une interprétation (matérialisation) des désirs, normalement accordés aux sensations et aux sentiments.
L’expression du moi projeté forme ainsi l’affirmation de soi nécessaire à la réalisation de soi par l’activité de son rôle.
Lorsque l’individu projette (verbalise) le discours de ses pensées, de son histoire ou de ses sentiments, la transposition des éléments de son espace interne lui donne la possibilité de s’en détacher et de les regarder comme s’il en était spectateur : « je suis vraiment sincère (congruent) quand je te considère comme une princesse ».
Le mécanisme projectif constitue alors un outil de perception et de compréhension de ses ressentis et de sa personnalité face aux circonstances car il joue un rôle de distanciation des affects : « je suis soulagé d’avoir pu te dire ma pensée ! ».
Se réapproprier sa projection (ses propres paroles) par sa propre reformulation en étant son propre miroir dans une introspection permet alors de saisir les résonances perceptuelles : « comment je perçois ce que je dis ? », conceptuelles : « qu’est-ce que j’y perçois ? » et émotionnelles : « qu’est-ce que je ressens ? ».
Les projections permettent ainsi d’identifier les registres affectifs (émotions) et les formes subjectives (pensées) des contenus mentaux pour en étendre l’exploration : « quelle représentation retient l’expression du sentiment ? ».
La projection invite la responsabilité de la conscience et le discernement de la personnalité pour favoriser la perception d’un sens existentiel.
