Les interactions de l’être avec le monde sont perçues par les sensations reliées aux mouvements du corps physique.
Les expériences concrètes apportent les découvertes gestuelles, sensorielles, psychiques et relationnelles pour enrichir l'espace interne de la pensée consciente.
L’émotion préexiste donc au corps physique dont l’existence est uniquement sollicitée par la conscience.
Le corps étant une matière inerte en l’absence de ce qui le meut, c’est l’intense vibration du corps émotionnel dans les espaces relationnels de verbalisation qui réalise l’essence de l’être : « je ne suis pas le corps, je suis d’abord la pensée émotionnelle agissant sur le corps pour le faire exister ».
Le message émotionnel porte la représentation symbolique de soi : « je suis l’émotion qui émerge ainsi que le sentiment subséquent ».
L’expérience affective est donc une mise en jeu de soi dans l’interaction relationnelle des pensées (représentations) et des intentions (volonté) pour former des liens conscients de sympathie et de confiance : « j’agis sur l’environnement qui réagit sur moi-même ».
L’espace partagé avec l’autre constitue ainsi un champ de réciprocité où les projections de chacun montrent l'attente de quelque chose.
Par leur caractère transitif (l’action d’un sujet se transmet à un objet distinct de lui), la projection, l’introjection et l’identification sont les mécanismes essentiels permettant la compréhension empathique : « je te perçois et te comprends tel que tu es réellement ».
La forme de la relation à l’autre figure alors la nature de la relation à soi car elle la détermine : « si je suis réceptif à toi, je peux l'être à moi-même ».
L’émotion est le domaine d’actions psycho-corporelles le plus influent de l’être humain.
En créant et en intégrant le corps physique elle stimule les projections de soi pour interagir avec le monde et le comprendre : « le corps physique n’existe que par la conscience et les perceptions que je puis en avoir dans la relation que j’entretiens avec le monde et le rapport que j’établis entre ma conscience, mes pensées et mon corps ».
Par conséquent, la fonction émotionnelle conditionne la faculté de la pensée et créé le sentiment d’exister : « plus je ressens, plus je me sens exister et mieux je me sens », elle doit donc être perçue par la conscience comme l’instrument primordial de son discernement.
La fonction de la conscience serait supérieure, toute puissante et séparée du corps d’après certaines croyances qui veulent méconnaître l’interconnexion du corps et de l’esprit (interdépendance).
C’est ainsi que des idées d’incapacité, de peur existentielle, de soumission ou de toute puissance de la pensée peuvent créer des somatisations (douleurs, pathologies diverses) par la réclusion d’émotions dans le corps par l’impossibilité de leur projection (la projection des émotions et sentiments répond au besoin de communiquer).
C’est finalement l’émotion qui créé le sentiment d’être uni avec soi et pleinement vivant, sa projection est donc nécessaire à la réalisation et à l’expression concrète de soi afin d’éviter un enfermement dans son propre corps physique et affectif.
