La société produit de multiples ensembles structurés, organisés et hiérarchisés possédant chacun une fonction propre, elle préserve les principes de l’ordre institutionnel établi lorsqu’elle érige les règles (lois) pour que chacun travaille conformément aux critères de production, de sécurité, de propriété et d’augmentation des capitaux.
Une société bâtie uniquement sur des règles et des codes assure l’uniformisation des comportements pour intégrer les individualités aux espaces communs de production et de commerce : « qui cultive les tomates n’est pas celui qui les mangera ».
La société emploie, rémunère, désigne, nomme, institue et instruit pour pérenniser les statuts et les rôles utiles et nécessaires à son fonctionnement, étant ainsi dépendants des organisations qui les réglementent.
La fonction instrumentale des rôles (l’activité de production borne l’individu à la pièce d’une chaîne) et les réglementations du système des statuts (les figures autoritaires contrôlent et maîtrisent) proposent des identifications rigides : « l’être mis en cage pense être, dans sa volière, un oiseau parfaitement libre ; tout va bien jusqu’à ce qu’il décide de s’envoler ».
Le système sociétal tentaculaire dépasse largement l’échelle individuelle.
Le rôle permet ainsi la réalisation sociale par l’insertion sociale des personnes souhaitant exister par l’expression d’une profession et la production de services ou de marchandises.
En régulant les relations humaines, la loi sociale réunit les individus mais les contraint également (chacun répond diversement à la règle).
On constate qu’au sein d’une même catégorie sociale, la liberté de l’originalité et de l’autonomie sont proscrites ou restent apparentes (conformisme), l’acceptation des rôles divergents (dissidents, désobéissants, insoumis, indisciplinés, non-conformes) est clairement limitée par défaut de volonté de remise en question.
La société corrige alors l’inadaptation d’un individu par le processus de réinsertion visant son incorporation à un autre rôle (le paysan dépossédé est urbanisé).
Le processus d’ancrage des normes et la loi des cases et des étiquettes réduisent ainsi la diversité, l’individualité et les particularismes (cultures minoritaires) à la réclusion dans des rôles et statuts marginaux de compensation.
Ce procédé exerce une influence uniformisante et manifeste la limitation de certains rôles destinés à des catégories entières d’individus.
Des plans standardisés d’évolution instituent l’individu dans une existence conforme et limitée : « quand je serai grand, je serai avocat ou policier ».
L’esclave moderne est le travailleur asservi par des idées (rêves) qui le réduisent à un outil obéissant aux règles archaïques de la société étatique séculaire des gains, des profits et de l'obstination de la productivité.
Les esclavagismes, colonisations et guerres sont exemplaires de la fascinante soumission de l’individu aux croyances et à la volonté hiérarchique.
Le dogme sociétal peut ainsi diverger totalement du respect du vivant (dégradation des milieux naturels) et de la reconnaissance de l’individu (liberté).
Les mouvements sociaux de contestation et d’indignation tentent de bousculer les inerties pour fléchir les résistances aux réelles idées humanistes (équilibre, autonomie, réalité).
Une société bienveillante est utopique car elle serait une communauté de liberté (choix) et de partage (échange) dans laquelle le rôle décrirait une valeur fonctionnelle par la répartition naturelle et spontanée des tâches.