L'action du rôle est une mise en jeu de soi qui nécessite l’accord du rôle avec soi.
Ainsi, les attentes du rôle doivent être accordées aux attentes personnelles pour engager la réalisation des buts existentiels.
Les rôles sont partagés de façon intuitive en fonction de la personnalité, des préférences et des capacités de chacun, ils correspondent à une vraie conscience de soi et à une réelle connaissance de soi.
Un rôle adapté implique l’accord de congruence à l’intérieur du rôle ainsi qu’à l’intérieur de soi-même, s’agissant d’un accord réalisé entre le rôle (créé, adopté, prédestiné) et le caractère propre de l’être profond et ses attentes (la congruence du rôle et de la réalité de soi est dominante, celle du statut l’est moins).
L’adaptation du rôle considère également l’accord entre les différents rôles d'un rôle, s’agissant alors d’un accord de cohérence entre ses parties.
Un dysfonctionnement individuel caractérisé (maladie), un sentiment douloureux d’être contraint par les règles du groupe (frustration), un isolement ou un rejet social (non-reconnaissance) indiquent l’incongruité d’un rôle.
Un rôle attribué par autrui (autorité, parents, société) ou imposé par un statut correspond rarement à l’être profond dans le sens qu’il est arbitraire et détaché de la réalité affective, des désirs et des besoins propres : « mon rôle émane-t-il de mon propre désir, mon rôle peut-il être authentique si je ne l’ai pas moi-même choisi, écouté, examiné, éprouvé, défini et validé ? ».
L’inadaptation de la fonction du rôle est toujours manifeste : « j’aurais voulu être un artiste car je n’ai pas le sens logique mais j’ai du prendre la suite du cabinet de comptabilité par loyauté ».
La congruence du rôle est réalisée si les caractères personnels sont reconnus : « je suis masseur mondain car j’ai besoin de dormir jusqu’à 13 heures (adaptation) ».
Le rôle doit être choisi en pleine conscience pour ne pas aveugler l’individu et l’éloigner de ses attentes et besoins.
Il est donc primordial d’évaluer l’accord du rôle avec sa propre représentation : « j’ai choisi la vie tranquille de jardinier », puis dans son alignement avec les sentiments (sérénité, authenticité, confiance, humilité, justesse) : « en quittant les ambitions sociales, j’ai recommencé à sourire » et enfin sa congruence avec les principes personnels (connaissance de soi, valeurs, idées de tolérance, liberté, intimité, équité) : « les sensations de mes mouvements dans l’espace naturel me procurent les sentiments d’une grande liberté et d’être pleinement vivant ».
La sensorialité, l’intuition et le discernement perçoivent les objets symboliques introjectés pour réviser le rôle et engager une volonté d’élaborer un rôle réellement congruent.
Des questions essentielles invitent alors chacun à questionner le vrai soi et l’accordage de soi (congruence) avec ses rôles, entre soi et la loi (autorité), entre soi et les conventions (représentations), entre soi et les obligations (injonctions), entre soi et la bienveillance (altérité), entre soi et ses ressentis (émotions), entre soi et ses attentes (désirs).
Désaccordé à la personnalité, le rôle est le travestissement du masque qui joue un rôle de moyen ou l’unique possibilité du statut convoité.
Pour échapper aux illusions d’un masque, il suffit de prendre conscience que le rôle incongru (masque) peut agir de façon autonome et automatique (conduisant souvent à un burn-out).
Lorsqu'elle est en contradiction avec la réalité, la figuration séparée, irréductible et distincte du masque peut être détachée de la conscience.
La perception de l'être (en devenir constant) dans l'instant présent de ses ressentis : « je suis fatigué de la pression des exigences autoritaires et de la violence du rythme obligatoire de travail », résulte alors de l'attention portée à ses sensations par l’activité de soi dans l’espace de relation aux autres, dans le rôle (identification à soi) rapporté au rôle du rôle (but existentiel) et à ses rôles antérieurs successifs (identifications aux autres).
