Les croyances proviennent du lieu incertain de l’inconscient collectif, leur influence augmente avec leur absurdité.
Semant des graines de pensées, elles murmurent aux consciences des intentions sans réalité ni justification : « une croyance est une réponse à une question que je ne me suis pas posée ».
Le recours à la croyance est l’adhésion de sa propre pensée à la pensée (affirmation, idée, théorie, opinion) de l’autre.
L’assurance et la confiance placées dans la fiabilité d’un témoignage (jugement extérieur à soi) montrent le désir ou le besoin de croire.
L’individu répond surtout au désir de se détacher d’un état de quelque chose de lui-même (manque, insatisfaction) pour atteindre autre chose (autrui, soi) par l’envie de croire.
Il se trouve que l’énergie d’une croyance n’émane pas de la matière de son objet mais plutôt de l’acte même de croire qui relève ainsi de la volonté de croire et du partage de la pensée : « je veux croire en moi, même si j’ignore exactement ce moi en qui je désire croire ! » qui représente l’affirmation notoire de celui qui croit.
Une pensée est créée d’une cause (récente ou lointaine) dont la perception ouvre la conscience du présent au questionnement des circonstances passées (éducation, crises, identifications, rôle) : « quelles sont les croyances qui ont participé à l’organisation de ma pensée ? ».
Déserter ou rejeter les croyances établies s’accompagne alors d’un puissant caractère émotionnel lié à tous les processus de rupture et de détachement affectif.
Chercher l’affirmation et la connaissance de soi authentiques en dehors de la croyance provoque dans la conscience de celui qui s’explore (intériorisation), la peur des errements (incertitudes), la colère de l’insoumission (désobéissance), la tristesse de la séparation (infidélité) et la joie de la liberté (détachement).
La désaffection d’une croyance est la recherche du désir propre : « qu’est-ce que je souhaite réellement ? ».
L’exclusion définitive d’une illusion ou d’un rêve représente alors une embardée affective dans la continuité de la vie : « si mon rêve s’évanouit, sur quoi vais-je me reconstruire ? ».
Se détacher des vérités et des certitudes pose ainsi la question : « qu’existe-t-il en dehors des croyances si je sais que la vérité n’existe pas ? ».
De par leur rôle structurant, vouloir conserver certaines croyances est légitime (rassurant) mais, pour se préserver de considérations ingénues ou dogmatiques sur soi et son milieu : « je cherche et trouve à ma question une première réponse pour ensuite en trouver une multitude d’autres, je vois alors que je créé un monde multidimensionnel aux possibilités infinies ».