papillon

La conscience est une pensée qui se construit progressivement pour élaborer sa propre histoire mais sa liberté est toute relative puisqu’elle commence son existence par le manque et la sujétion (dépendance).

Le nourrisson est inadapté au monde qui l’entoure, il nécessite la protection du cadre culturel et de la structure familiale qui l’accueillent et le soutiennent.

L’individu naissant n’est pas naturellement bienveillant, convenable, accommodant, serviable, agréable, malléable, courtois, il est l’ébauche de l’être relationnel qu’il construira, il a donc besoin d’un environnement pour évoluer.

Ainsi, le bébé est dans un état de dépendance complet à sa mère (personne nourricière) qui répond à ses besoins fondamentaux par sa présence et ses attentions (soins).

Sa distinction du monde qui l'entoure n’est pas réalisée par sa conscience dans sa première phase d’évolution, l’enfant existe uniquement dans le prolongement du désir de sa mère, il existe par les ressentis émotionnels et l’introjection (intériorisation) de tous les affects extérieurs (particulièrement maternels).

Par le défaut de discernement de sa propre existence (indifférenciation de ses besoins et ceux de sa mère), l’identification le porte vers un sentiment de toute puissance par la croyance qu’il « est » (dans) l’autre.

L’éloignement ou l’absence de l’autre rassurant le revoie immédiatement à sa fragilité constitutive faisant émerger la peur d'être abandonné et l’angoisse de ne plus se voir exister dans cette relation de symbiose et de dépendance à l’objet (dualité) tout puissant de la mère.

Le père intervient en tant que tiers séparateur dans la relation duelle.

En symbolisant l’altérité, il engage l’identification de l’enfant en tant que lui-même (ipséité) : « tu es autre (toi) car je suis autre (moi) que ta mère (autre-toi) ».

Les sensations (corps) émotionnelles forment la part concrète et matérielle de la conscience, leurs symbolisations s'accomplissent par l’explication, l’argumentation, la justification ou l’élucidation de leur causalité.

Le défaut de symbolisation se manifeste alors par l'absence d'un lien de compréhension (représentation) de la cause à l'effet (et de l'effet à la cause) qui favorise la tendance naturelle aux croyances.

Peu importe la tromperie (illusion) de son contenu, la croyance a pour but de rassurer la conscience devant l’ignorance, l’absurde, l’inconnu et l’incompréhensible des sensations et particulièrement devant la peur (maladie, mort, accident, nature, fragilité, avenir, pauvreté, solitude) qui constitue l’émotion de la sauvegarde corporelle et mentale.

La croyance intervient ainsi comme réponse symbolique aux peurs d’exister (en soi) en tant que soi en dehors des identifications et du regard de l’autre : « si j’ai peur d’être vu, je crois être regardé (objet du désir) ».

La croyance illustre alors l'insuffisante verbalisation (symbolisation) des émergences émotionnelles qui agitent la conscience.

C’est ainsi que l’être qui se raidit par la peur d’être (absence de confiance, de sécurité, d'affection, d’appartenance à soi-même, perte d’unité) se trouve reclus dans l’espace étroit de la croyance.

S’il se défait de sa faculté de discernement, il engendre de plus en plus d'obscurité dans sa connaissance de la réalité.

L’inconscient collectif (institution, famille, société, communauté), avec son catalogue de croyances sur les phénomènes de l'univers, son livre d’images sur les buts existentiels, ses idées sur la vie et la mort, connaît le même écueil que la conscience individuelle lorsqu'il se nourrit uniquement de ses peurs (perte, déchéance, mort, temps, souffrance, maladie).

Dans le contexte limité et oppressif des croyances et des préjugés, les consciences ne peuvent plus s'élargir ni s'enrichir, elles deviennent présomptives (interprétatives), partiales (préférentielles), exclusives (égocentriques), séparatives (désaccordées) et fatiguent (déclinent) dans une forme d’inertie (intolérance) et de mort symbolique par la peur de la réalité existentielle (corporalité, douleur, imperfection, manque).

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