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Malgré l’enseignement des observations du « mythe de la caverne » de Platon et de toutes les tentatives de compréhension ontologiques et phénoménologiques des penseurs anciens et modernes, nous constatons que les réponses existentielles sont encore largement recherchées dans la voie irrationnelle des croyances.

Croire vient du latin « credere », signifiant tenir pour vrai par la confiance.

La croyance est une conviction (pensée représentative) dépourvue de certitude (non validée par le concret de l’expérience).

La disponibilité affective (confiance) à la manifestation d’une croyance est déterminante pour son acceptation.

Pour rester en soi, « je reste lucide devant l’exaltation d’autrui, surtout si je discerne son intention de me convaincre que sa croyance est plus vraie que la mienne ».

L’Homme laisse une empreinte de sa présence terrestre (descendance, transformation du paysage, œuvres architecturales, créations artistiques) mais certaines de ses croyances (supériorité de l’espèce humaine, nécessité de la croissance et du développement économique, innocuité des activités industrielles, avenir des solutions du futur aux problèmes actuels) se manifestent par des attitudes qui s’opposent au respect et à la préservation d’un état sain et naturel de notre habitat (non modifié par sa main).

Parmi les dégâts écologiques attribués à l’Humanité, nous trouvons l’exploitation et le gaspillage de toutes les ressources naturelles conduisant à leur appauvrissement (surtout l’eau potable), les pollutions de l’eau et de la terre par la chimie des industries agro-alimentaires, les contaminations de l’air et des océans par les micro et nanoparticules, les désordre du patrimoine génétique par l’activité radioactive humaine et la recherche transgénique, la destruction de la faune et de la flore entraînant l’insuffisance de la régénération biologique et la diminution de la biodiversité, les pathologies nouvelles engendrées par les ondes électromagnétiques, les expérimentations biologiques et les perturbateurs endocriniens de la chimie des produits de consommation courante.

La pensée de l’Homme semble ainsi ne pouvoir s’élever réellement au-dessus de son pouvoir de destruction (croyance qu’il est nécessaire de détruire pour construire).

Ses croyances éclairent ainsi parfaitement ses difficultés existentielles conduisant à la ruine de notre environnement et à des mesures éducatives prenant les chemins de l’échec.

La croyance dans les sciences et technologies a donc supplanté celle de la religion comme solution au désastre de l’humanité (on ne prie plus pour recevoir le salut, on travaille pour posséder des objets).

L’être humain est finalement un apprenti alchimiste (euphémisme de sorcier) dénué de talent (inspiration) lorsque ses idées procèdent de l’ignorance des lois naturelles fondamentales.

Nous remarquons que, malgré les dangers que la science présente pour l’Homme et son environnement, ses promesses de bien-être dans tous les domaines sont toujours accueillies avec la plus grande confiance.

L’abandon du débat critique au sujet des machines et du monde technologique qu’elles produisent a conduit à leur acceptation béate et émerveillée.

Le bonheur serait-il donné à celui qui mûrit longuement sa destruction (rapide) sans savoir réparer ?

Alors, devant l’épreuve ou la prise de conscience d’une situation de malaise, chacun croit qu’« il doit en être ainsi » et dépose sur sa peine le pansement de la jouissance matérielle en guise de résolution de problèmes car « on fait toujours de son mieux ».

Déterminé par ses croyances, l’individu chemine alors sur le boulevard du consumérisme bienheureux, sur l’avenue de la standardisation réductrice et de l’enchaînement effréné d’actions productives.

Certains autres croyants prennent l’impasse de la révolte ou le cul-de-sac de la marginalisation.

La croyance obtient l’entière approbation de celui qui la porte, elle conduit l’être dénué de doute à recourir aux solutions toutes faites (méthodes, techniques, attitudes) face à ses difficultés existentielles, à ressentir la peur de son propre avenir, à fuir devant les conséquences de ses actes et à nier la dislocation de sa nature profonde.

Le recours aux croyances n’est pas d’aujourd’hui car leurs racines plongent dans le vaste réservoir des représentations de l’inconscient collectif, sans vigilance ni discernement nous prenons le risque de perpétuer les erreurs du passé.

La possibilité nous appartient de cheminer sur la voie d’un changement et d’entreprendre une démarche d’évolution individuelle, celle qui va dans le sens de la découverte de soi par le discernement de toutes les idées fausses.

L’être humain détruit à l’extérieur (environnement, relations, corporalité) ce qu’il devrait en réalité déconstruire en lui-même, à savoir ses croyances et ses peurs symboliques.

Le chemin de l’évolution entamé par l’adulte consiste alors à défaire le filet des désirs, des croyances et des représentations suggérées, enseignées et répétées par la généalogie ou la communauté, ainsi que certaines moralités préétablies et inculquées par la société omnipotente.

Le détachement d’une pensée représentative (croyance) relève d’une évolution volontaire qui s’accomplit à partir des difficultés et des accidents de vie cristallisés dans la mémoire pour procurer à l’individu les chances de rejoindre sa réalité humaine autonome et naturelle.

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