La conscience est une représentation et une résonance du corps : « ma pensée pense le corps qui l'installe ».
D’après Descartes, « je pense, donc je suis », la conscience est la pensée qui pense qu’elle est (existe) : « je suis une pensée dans un corps ».
La conscience ne peut se prendre elle-même pour objet de pensée, elle se pense à partir de ses contenus affectifs et symboliques.
Toutes les pensées (idées, sentiments, croyances, représentations) sont donc conçues de l’activité du corps, des émotions, des désirs et des besoins en plus de toutes les causes inconscientes et circonstancielles.
Au cours de sa vie, chaque individu s’entoure d’une multitude de pensées constituant un réservoir conscient (mémoire) de schémas auquel il s’abreuve inlassablement.
Ce récipient se remplit de nouvelles pensées et se renforce à mesure qu’il le garnit.
La conscience reste normalement fluide mais les pensées qu’elle contient peuvent la figer et la soumettre à la matière qu’elle a elle-même engendré.
Lorsque la charge symbolique des pensées s’impose à son créateur, une densité mentale l'empêche de percevoir la réalité, couverte du voile de ses pensées, de plus en plus opaque.
Devant la multitude des causes ou l’absence de sens, les pensées excitent la fonction émotionnelle qui symbolise l'absence de possibles, tant nourrie qu'elle devient un sentiment envahissant (obsession du manque, impuissance).